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de retour à Las Vegas
la ville qui laisse des traces
ici
tout macère
dans une odeur de steak et d'oignons
on est ici pour le USDA Prime
rien de moins
viens
on ira au red light
boire le red wine
au Red Red Club
où on sert de la red dress
sur un red carpet
viens
on roulera sur la Strip
dans un Cadillac Escalade
gonflé à bloc
pour se faire une enfilade
de casinos rétractables
et de monuments gonflables
j'ai des éraflures rouges néon
que je cache sous mes jeans
viens
tes chairs me serviront
de moteur
et tes paillettes de cameltoe
brilleront comme des feux d'artifices
dans une nuit de luxe
tu as un physique de taser
la musculature brutale
des filles anabolisantes
qui défilent dans le ring
avec une armure en spandex
viens
je te laisserai
chevaucher les béliers mécaniques
avec les amazones climatisées
qui domptent les Hummers
topless dans un bain de boue
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des taches de colères
de grandes fièvres
nous apportent leurs hallucinations
ces visions de scarlatine, de peste et d'urticaire
ces moments qui nous déchirent la chair
entre l'instant instable
et la pénible réverberation du souflle au coeur
j'aime quand ma peau crache ses poisons
souillant mes ulcères de lumière
dans un grand fracas
de sueurs glauques
j'y fais alors l'inventaire
des heures grises
dans le coulis des larmes
dans ma salive aux reflets de nicotine
on jette de la lumière sur ma glaire
quand triomphe ma flasque cuisse
malgré l'âge qui beugle
qui détraque les chairs
en béantes ouverturesje relâche les muscles
mes fermetures suintent
mon corps s'ouvretrop
je suis une glaise fatiguée
qui se contamine si rapidement
malgré les bénitiers remplis de Purrell
et les javellisants du quotidienun léger parfum nosocomial
me rouille comme le fer
je voyage en ambulance
ou en corbillard
tant pis
cela derape en frappant les piétons
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un film ivre
aux images cassantes
déshabille le centre-villeau coin de la rue
des starlettes piétinées par l'ennui
s'échangent des lambeaux de dialogues
pour une pharmacie noire
pour une pharmacie blanche
pour nourrir leurs veines démaquillées
à même les ossementsil faut savoir
tout ce que l'on cache sous du velours
dans les remous de Times Squarecomme ce long métrage immobile
où Andy Warhol déchire un paysage monochrome
entre New York et Nagasaki
la caméra tendue entre les doigts
filmant la conspiration des insomniaquesj'ai envie d'une contre-plongée finale
un zoom pénétrant
révélant la noyade des apparencesje sais que ce gros plan assourdissant
résonnera encore
quand arrivera enfin le soleil du matin
et que Nico chantera Sunday Morningc'est alors que commencera le générique
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déroulé
à même les désirs
mon frêle corps
naissant
vagissant
frétille
de ses cartilages dérailléspuis
dans un lit maculé d'ivresse
cabré dans les draps
j'annoncerai la fin de l'horizonje prédirai de nouveaux miasmes
de nouvelles effluves
des phérormones numériques
des parfums bon marché
des Guerlain
du Chanel
ou du monoxyde de carbonec'est alors que viendront les nouvelles maladies
envahissantes
salissantes
nauséabondes
comme des vapeurs de cloaque
comme des sueurs de morgue
au sein de l'hôpital
qui désirait tellement nous avaler
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ma peau intime flambe
envahie aux souillures
par une encre fugaceon mutile le bout des seins
sur un fond de nuitmon corps
mes viandes stériles
chavirent brusquement
à l'éclatement de l'instant présentdes pluies intérieures
m'ébrèchent soudainementma peau intime flambe
je deviens un fusil bouillant
j'entre en état d'amérique
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